Il reste encore 10 jours ...
Après une première journée où j'essaie quand même le retour au boulot (post vacances de Noël), un seul mot : CATASTROPHE.
Je fais mon maximum mais rien n'y fait ... je cours aux WC vomir, j'ai l'impression que je vais tomber. Je fais des sourires à mes patients mais j'ai envie de partir en courant tellement la moindre odeur me fait remonter l'estomac dans la bouche. Rien n'y fait ... je vais 3 fois dans le bureau de ma cadre pour lui dire que non .. ça ne va pas.
Lors des premiers jours d'arrêt, d'accord je suis très très malade, je ne vois pas du tout aller travailler. Je ne tiens pas debout, je ne suis plus nourrie depuis plusieurs jours, complètement déshydrater. Mais je pensais que ça durerait 15 jours ... pas plus.
Après l'hospitalisation (d'une semaine), le verdict tombe : 1 mois supplémentaire d'arrêt. Il faut REGROSSIR.
Sur le moment, oui je comprends. Je n'ai que la peau sur les os, je remange peu, j'ai des vertiges dès que je bouge. Bébé absorbe toutes mes réserves ... et dieu seul sait s'il y en a peu.
Je n'aurai pas cru ...
J'ai choisi d'être infirmière car je suis une hyperactive née et que je suis faite pour prendre soin des personnes.
Je n'aurai pas cru que des personnes avec qui je travaille me prenne pour une "flemmarde" (je pense que le mot est faible), que j'en fais des tonnes, que la grossesse n'est pas une maladie, même jusqu'à dire que je suis FOLLE. Non ... juste qu'on m'a presque ramassé sur un trottoir pour m'amener à l'hôpital. Que pour une fois dans ma vie, on m'oblige à prendre soin de moi pour que je puisse prendre soin de mini-nous.
Surtout que je ne me suis jamais arrêtée dans ma vie professionnelle, même pas en tant que stagiaire (Ok une fois pour une gastro carabinée...).
On dit toujours que lorsque le chat n'est pas là les souris dansent ... là pour le coup je pense que les langues se sont beaucoup déliées. Au final, c'est moi qui est pitié de ces personnes-là. Je leur souhaite de vivre que des grossesses épanouies où tout se déroule normalement ... Sinon je m'en donnerai à grande joie, qu'importe la cause, je ne réfléchirai pas non plus. ;)
J'aurai été bien mieux à l'hôpital que le c** sur mon canapé !!
Je pense que ces personnes-là n'ont jamais connu ce besoin d'être alitée en permanence. Je pense désormais qu'elles sont incapables de comprendre un patient.
J'aurai préféré courir dans les couloirs du service, me plaindre des médecins qui font pas les choses comme je le souhaiterai. J'aurai préféré pester contre le dernier stagiaire qui n'a pas fait comme il faut, où m'enguirlander avec cette pharmacienne qui me livre jamais les antibiotiques à temps.
Oh oui j'aurai préféré ...
Car au bout de 10 jours, vous n'en pouvez plus de la TV qui vous exaspère, de ses bouquins que dès que vous en commencez un... vous vous endormez !
De voir la vie "normale" des gens sur FB, des ses copines que vous adorez qui vivent des grossesses "normales".
Et puis, qu'on se le dise ... la vie continue. Vos amis travaillent tous, n'ont pas beaucoup de temps à vous accorder. Ils continuent d'aller au boulot, en vacances ... de VIVRE.
Là on s'en prends à Mr Le Papa ... qui lui ne comprends pas forcément tout, qui vit normalement, qui veut continuer à sortir, qui va au boulot à vélo et qui dors et mange normalement (et qui se plaindrait presque de pas avoir des petits plats prêts quand il rentre...).
Alors, les hormones aidant... on s'énerve, on devient folle. Parce qu'IL comprends pas. Il peut pas comprendre, il réalise pas !
Bonjour les disputes et les crises d'hystéries qui gâchent le peu de relation "normale" qu'il vous restait.
Que personne ne comprends que oui ... on serait bien mieux au boulot.
Etre en arrêt 1 mois 1/2 c'est :
- Ne plus avoir de vie sociale.
- Ne plus pouvoir s'asseoir normalement sur le canapé tellement il a attaqué votre sacrum.
- Ne plus pouvoir faire autant d'activités car vous avez perdu presque 50% de votre masse musculaire en 1 semaine d'hospitalisation.
- Ne plus supporter l'appartement car il devient TROP familier.
- Avoir tout le temps envie de s'énerver pour rien car on passe les journées seules. On en veut à la personne qui rentre crevé de sa journée de ne pas s'occuper de nous comme on en a rêver toute la journée.
- DEVENIR FOLLE ... et cette fois-ci réellement car on ne se doute pas que c'est un vrai casse-tête de se trouver une occupation par jour.
- Créer des jalousies ou des paroles inutiles de collègues de travail qui devraient plutôt s'occuper de leur famille.
- Se demander comment des filles peuvent apprécier la grossesse.
On tient uniquement pour le bébé ... Car il est déjà tellement unique et précieux à mes yeux, que je sacrifierai déjà beaucoup de choses.
Après tout on aussi le droit de prendre soin de soi ?
Ne jamais oublier ... Que l'hôpital ne vous remerciera JAMAIS. Même si vous aimez tellement vos patients et certaines personnes qui vous entoure que vous avez l'impression d'avoir perdu une partie de vous même ...
Mini-Nous avant tout... Et si vous êtes pas contentes ... je vous em***** !!!!
Plus que 10 jours ... et je suis de retour normalement et avec mon sale caractère, il n'y a pas de souci ;)