dimanche 25 septembre 2016

Survivre à une fausse couche

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C'était il y a 2 ans jour pour jour. 


Je n'ai pas pu parler de cette période de ma vie avant ce soir. J'ai commencé ce blog au tout début de ma 2eme grossesse, la peur d'une nouvelle fausse couche était trop présent pour pouvoir mettre des mots dessus.
C'est quelque chose que je ne souhaiterai même pas à ma pire ennemie.

Le contexte avant...


Ça fait plus de 2 ans que j'ai arrêté la pilule, rien ne se passe. On m'a dit il y a longtemps (à tort) que ça pourrait être compliqué pour avoir des enfants. J'entame donc à ce moment-là, les premiers examens afin de savoir si un souci mécanique ou génétique m’empêche de tomber enceinte.
J'ai plusieurs examens dont un qui a été révélateur. L'hystérosalpingographie n'a pas que le nom de barbare, l'examen l'est aussi. Mais il a un avantage, c'est qu'une femme sur 2 tombe enceinte après. Ce qui fut mon cas.
En effet, 1 mois 1/2 après les premiers symptômes apparaissent. Dès que je tombe enceinte, c'est assez radicale. J'ai très vite mal aux seins et je ne fais que dormir. J'ai fait le test sanguin direct. Après autant d'attente c'est juste une jouissance extrême.

L'horreur pendant...


Puis vient ce jour-là. Je m'en vais à l'échographie de contrôle avec mon amie, mon mari étant indisponible. Le cœur léger, hâte de ce moment qui m'est important.
Là, au moment clef de l'échographie, je vois le visage grave de l'obstétricien et plus rien sur ces images dont je ne comprends rien.
Là, il me dit "C'est fini Madame, il est partit" ... Là, tout s'écroule.
Je comprends rien, j'ai rien senti, j'ai pas saigné, je n'ai eu aucun symptôme.
Je remonte dans la voiture de mon amie et je m'effondre, je ne veux parler à personne même pas à mon mari qui m'a envoyé plusieurs textos. Tout s'écroule, j'envoie ce qui est peut-être le pire texto à mon homme "Tu vas être content, il n'y a plus de bébé". J'ai besoin d'un coupable, il a fallut que ce soit lui, qui était absent à cet instant.
Ma copine m’emmène à la plage, essaie de me changer les idées, mais je n'arrête pas de pleurer, j'arrive plus à parler. Mon homme continue, a tenté de m'appeler, à savoir où je suis mais je ne veux plus rien.
Quand je finis par rentrer, je m'enferme illico dans la chambre et je pleure en hurlant. Je ne veux pas qu'il m'approche. Je crois tout simplement, qu'il ne m'a jamais vu comme ça. Il finit par appeler ma mère, qui à 1000km, essaie de me calmer autant que possible et me promets d'arriver au plus vite. Le lendemain soir, elle était là. Je sais que c'est mon mari qui le lui a demandé, complètement désemparé de mon état.
Le Lendemain fût un des jours, les plus horribles de ma vie. J'ai fait le choix, d'éliminer le "sac" comme il l'appelle, avec une aspiration, d'être donc hospitalisée.
Ce fut la première et dernière fois que j'ai mis les pieds dans cet établissement et que j'ai vu l'obstétricien qui me suivait à ce moment-là. J'ai trouvé ça tellement honteux la façon dont on m'a "avorté". Je sais que ce n'est pas ça a proprement parlé, mais c'est comme ça que je l'ai vécu.
On m'a descendu au bloc, on m'a fait attendre mon tour pour cet avortement en Salle de Réveil. Jusque là, pourquoi pas.. Seulement on m'a mis au même endroit que là où 2 femmes venaient d'avoir leurs césariennes et qu'elles racontaient le bonheur qu'elles étaient en train de vivre. Moi, cachée sous mes draps, je m'effondre complètement, je veux partir en courant... et cet abruti d'obstétricien qui vient me voir en me disant "ne pleurez pas, vous allez pleurer au réveil sinon" .. Non mais sérieusement, tu as cru que j'allais faire la danse de la joie une fois que c'était fait ?
Une fois remontée dans ma chambre, j'ai retrouvé mon homme, j'étais un peu plus rassurée.

Se reconstruire après...


Ou plutôt survivre ... Ce fut très très dur. J'ai beaucoup beaucoup pleurer, eu beaucoup de mal a accepter.
J'étais rassuré de voir mon homme ultra présent et qui a su avoir le bon reflex d'appeler ma maman. On est sortie, on s'est beaucoup baladé et on a aussi beaucoup parlé. Se fut salvateur pour moi, ma mère ayant connu ça plusieurs fois, ça ma mit un bon coup de pied au derrière pour reprendre du poil de la bête.
Puis ma tante a eu la parole magique pour moi. On s'est retrouvé à un restaurant à Lyon, à l'occasion d'une de mes visites chez ma sœur. Je lui raconte ma mésaventure (elle est Sage Femme donc connait très bien le sujet). Là, elle me dit alors THE phrase "Tu sais, chaque fausse couche, augmente la fertilité d'une femme". WHAT ??!! Bah oui, c'est comme le risque de grossesse post-partum, c'est hormonal. Ça été révélateur pour moi, j'ai arrêté de me prendre la tête et je me suis remise à vivre normalement. Elle m'a également conseillé un ancien collègue devenu obstétricien (accessoirement Chef de service de la maternité mais ça je l'ai su bien après :D).
Jusqu'à ce RDV avec Mr Le Gygy. Ma consultation ? Le bilan des 6 mois post fausse couche. Bah il se trouve qu'en plus d'un contrôle, on y a découvert une belle surprise, une Pitchounette qui commençait à faire son nid...
La suite vous la connaissez. Elle s'appelle Emmy et c'est la plus belle de mes merveilles. Mais je ne pense pas oublier cette première grossesse qui fut plus que forte en émotion et qui fait partie de ma vie de maman, malheureusement. 

Bonne nuit à toutes <3 .
Floriane.
PS : La photo, c'est moi 15 jours après, a un mariage où j'ai tout fait pour faire bonne figure, mais où j'allais pleurer en cachette ... Comme quoi, ne jamais se fier aux apparences. 

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